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Le rôle du père et la parentalité partagée : une réalité en évolution

  • Photo du rédacteur: Chris Cos
    Chris Cos
  • 9 avr. 2023
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 14 juin

La question du rôle de chaque parent est centrale dans le développement de l’enfant, quelle que soit la configuration familiale. C’est pourquoi il est important d’adopter une approche inclusive de la parentalité, qui reconnaît et valorise la diversité des modèles familiaux, qu’il s’agisse de familles hétéroparentales, homoparentales, monoparentales ou recomposées.


Plutôt que de se limiter à la distinction classique entre “mère” et “père”, il peut être utile de réfléchir en termes de fonctions parentales — fonctions maternellement associées aux soins, à la proximité, à la sécurité affective, et paternellement associées à la structuration, à la mise en mouvement, à l’ouverture. Ces fonctions, qui ne sont pas déterminées biologiquement, peuvent être assurées par n’importe quel parent, indépendamment de son sexe ou de son orientation sexuelle.



✦ Une répartition des rôles historiquement genrée


Pendant longtemps, les normes sociales ont imposé une vision binaire de la parentalité : à la mère, la charge mentale, affective et domestique ; au père, l’autorité et le soutien économique.

Ces rôles, culturellement construits, ont longtemps cantonné les pères à une position secondaire dans la petite enfance. Mais cette vision est aujourd’hui en profonde mutation.


La société évolue, et avec elle, la place des pères dans la sphère familiale. De plus en plus d’hommes revendiquent un rôle actif et affectif dès la naissance de leur enfant, ce qui participe à faire évoluer les pratiques — et les mentalités.




✦ Un engagement paternel de plus en plus présent


De nombreuses études montrent que les pères sont de plus en plus impliqués dans la vie de leurs enfants, en particulier dans les pays où des politiques familiales soutiennent le congé de paternité et parental.

Les exemples des pays nordiques sont parlants : en Suède, par exemple, près de 90 % des pères prennent un congé parental, ce qui favorise un lien précoce et solide avec leur bébé, et soulage la mère dans la période postnatale.


En France et au Canada, bien que les chiffres soient en hausse, la majorité des soins aux enfants et des tâches ménagères continue encore d’être assumée majoritairement par les mères (INSEE, 2023 ; Statistique Canada, 2022).


Cependant, les choses changent. Le fait que les pères s’impliquent dès les premières semaines a un impact positif sur le développement affectif de l’enfant, tout en favorisant une dynamique familiale plus égalitaire. C’est aussi un levier important pour la reconnaissance sociale de la parentalité partagée, au-delà des stéréotypes de genre.




✦ Une contribution complémentaire, non hiérarchique


Les figures paternelles n’ont pas à reproduire un modèle unique ou normatif. Leur présence peut apporter une autre énergie, un autre style relationnel, un équilibre complémentaire — qui enrichit la construction identitaire de l’enfant.


Les recherches suggèrent que la présence stable, chaleureuse et impliquée d’un père est corrélée à :


  • une meilleure estime de soi chez l’enfant

  • une diminution des troubles du comportement

  • de meilleurs résultats scolaires


    (Lamb, 2010 ; Paquette, 2004 ; Allen & Daly, 2007)


Cela ne veut pas dire que l’absence du père mène automatiquement à des difficultés, ni que les familles sans père sont déficientes. Ce qui compte, c’est la qualité des liens, l’engagement, la sécurité affective… qu’ils soient apportés par un père, une mère, deux mères, deux pères ou toute autre figure parentale stable.




✦ Une parentalité à construire ensemble


Il n’existe pas de modèle unique pour être parent. Chaque famille est invitée à trouver son propre équilibre, à répartir les responsabilités de manière juste, adaptée aux besoins de chacun — y compris à ceux du bébé, mais aussi à ceux du couple.


La parentalité n’est pas une compétition, ni une liste de rôles figés. C’est un engagement partagé, un effort collectif pour créer un environnement sécurisant, aimant et cohérent.


Promouvoir une parentalité égalitaire, c’est aussi lutter contre les injonctions faites aux mères d’en faire toujours plus, et aux pères d’en faire toujours moins. C’est reconnaître que chacun a sa place, sa manière d’aimer, de prendre soin, d’éduquer.




✦ En conclusion


La place du père dans la vie de l’enfant est en pleine redéfinition. Cette évolution, soutenue par des politiques publiques, des mouvements sociaux et les transformations des mentalités, ouvre la voie à une parentalité plus libre, plus inclusive et plus équitable.


Ce qui compte, au fond, c’est de permettre à chaque enfant de grandir entouré d’amour, de stabilité et de présence, au sein d’une famille qui respecte ses besoins et ceux de ses parents.

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