Le cododo, à notre manière

Quand Lola est née, j’avais peur.

Peur de la mort subite du nourrisson.

Peur de ne pas entendre si elle respirait.

Peur de m’endormir, tout simplement.

Alors les premiers mois, elle dormait tout près de nous, dans son petit lit collé au nôtre.

Et puis, sans qu’on le décide vraiment, elle a glissé dans notre lit.

Pas chaque nuit, pas toujours.

Mais souvent assez pour qu’on suive le mouvement.

Pas selon un plan, ni une méthode.

Juste en écoutant ce qui nous faisait du bien, à elle comme à nous.

Depuis, presque chaque soir, elle s’endort dans nos bras.

Et quand elle est prête, on la dépose dans son lit.

Il arrive qu’elle y dorme jusqu’au matin.

Et parfois, au milieu de la nuit, elle se réveille et vient se blottir contre nous.

Alors on l’accueille. Tout simplement.

On ne s’est jamais fixé d’objectif.

On s’est dit qu’on suivrait son rythme.

Et peu à peu, c’est elle qui nous montre le chemin :

elle commence à demander à s’endormir seule, dans son lit, avec un petit mot, un regard, une main posée sur la sienne.

C’est venu d’elle.

Naturellement. Doucement.

Sans qu’on ait besoin de la “rendre autonome”.

Parce qu’en réalité, elle l’est déjà.

Elle sait qu’on est là.

Ce n’est pas mieux ou moins bien que d’autres façons de faire.

C’est juste la nôtre.

Un choix fait de confiance et de proximité.

Un équilibre qui évolue, une danse entre le besoin d’être ensemble et celui de s’en détacher.

Dans tant de cultures, dormir ensemble est la norme.

Au Japon, au Vietnam, dans bien des pays d’Afrique, le cododo fait partie de la vie de famille.

Ici, il divise parfois.

Mais au fond, l’essentiel n’est pas là.

L’essentiel, c’est que chaque famille trouve son propre rythme.

Qu’on se sente libre de répondre aux besoins de son enfant…

et aux siens aussi.

Nous, on profite de ces moments-là.

De ces petits corps tout chauds qui s’endorment contre nous.

De ces respirations qui s’accordent à la nôtre.

Parce qu’un jour, ces nuits à trois ne seront plus que des souvenirs.

Et qu’on veut pouvoir dire qu’on les a pleinement vécues. 🌙🤍